Projet AdaptWAP : les représentants des trois pays du complexe W-Arly-Pendjari visitent les réalisations d’adaptation au changement climatique dans la Réserve Naturelle Nationale des Girafes (RNNG) de Kouré dans la région de Tillabéri, au Niger,4 juin 202

Projet AdaptWAP : les représentants des trois pays du complexe W-Arly-Pendjari visitent les réalisations d’adaptation au changement climatique dans la région de Tillabéri, Niger, 4 juin 2025

En marge de la 6ᵉ réunion du Comité de Pilotage du projet AdaptWAP, une visite de terrain a été organisée le 4 juin 2025 dans la Réserve Naturelle Nationale des Girafes (RNNG) à Kouré, dans la région de Tillabéri. Cette mission a réuni la délégation de l’OSS, les représentants du Bénin, du Burkina Faso et du Niger, ainsi que les autorités locales et les partenaires techniques impliqués dans la gestion du complexe W-Arly-Pendjari (WAP).

Située dans la zone de la Réserve de Biosphère du W, la RNNG abrite l'espèce emblématique Giraffa camelopardalis peralta, représentant les dernières populations des girafes d’Afrique de l’Ouest. Ce patrimoine naturel, unique dans la région, a été gravement menacé par le braconnage conjugué à la pression humaine croissante (expansion de l’agriculture, défrichement, déforestation). En outre, les effets du changement climatique ont accentué la vulnérabilité de l’écosystème mais aussi des populations qui y vivent.

La visite s’inscrit dans une dynamique de partage d’expériences et de bonnes pratiques entre les trois pays, visant à observer directement les résultats concrets des interventions menées dans le cadre du projet AdaptWAP, dont l’objectif est de renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes dans un contexte de fortes pressions environnementales.

Les participants ont pu visiter les principaux ouvrages effectués, en particulier le bois villageois, qui illustre une approche durable de gestion communautaire des ressources forestières. Il repose sur des actions de reboisement, notamment avec des espèces locales adaptées comme le Senegalia senegal, contribuant à la restauration des sols et à la protection de la biodiversité.

Le château d’eau, infrastructure clé pour l’alimentation d’une mare artificielle, améliore l’accès à l’eau pour l’abreuvement du bétail et de la faune sauvage, notamment les girafes.

Les ouvrages antiérosifs (demi-lunes) favorisent la récupération des terres dégradées, la régénération de la couverture végétale, la prévention des inondations, et une meilleure infiltration de l’eau. Les ensemencements ont été réalisés avec des espèces sahéliennes adaptées telles que le Senegalia senegal et le Guiera senegalensis, renforçant ainsi la biodiversité et la fertilité des sols.

Le balisage des corridors de transhumance permet de réguler les mouvements des pasteurs et de limiter les conflits d’usage avec les agriculteurs.

Les échanges sur le terrain ont permis d’apprécier l’impact tangible des interventions du projet, de recueillir les perceptions des acteurs locaux, et de formuler des pistes d’amélioration ou d’extension des actions entreprises.

La visite s’est achevée par la validation de la plateforme d’échange d’informations du complexe WAP, intégrant une panoplie de données ainsi qu’un Géoportail interactif. Développé en étroite collaboration avec les institutions nationales concernées, cet outil numérique sera mis à la disposition du Secrétariat exécutif du complexe WAP. Il vise à centraliser les données, valoriser les bonnes pratiques, et améliorer la coordination entre les trois pays. Il constitue un levier stratégique pour le pilotage technique et la capitalisation des actions de résilience climatique dans la zone transfrontalière.