Initiative stress hydrique

La région d’Afrique du Nord, dotée d’un climat naturellement aride ou semi-aride, subit d’ores et déjà les effets du changement climatique comme le stress hydrique, la baisse des rendements agricoles ainsi que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes. Selon un récent rapport du Réseau méditerranéen des experts en environnement et changements climatiques (MedeCC), la zone subit une augmentation de températures à un rythme 20 % plus élevé que les moyennes mondiales, qui pourrait, sans action urgente, atteindre +2,2°C dès 2040 et aller jusqu’à +3,8 °C dans certaines régions en 2100. 

Le groupe Agence Française de Développement place la résilience des économies et des territoires au cœur de ses priorités stratégiques en Afrique du Nord avec une volonté de poursuivre et de renforcer ses interventions en faveur de la préservation des ressources en eau et du développement de ressources non conventionnelles.

La situation actuelle de stress hydrique pourrait accroître les tensions entre les usages et les ressources conventionnelles renouvelables. Il apparaît dans ce contexte particulièrement opportun de s’interroger sur la potentielle contribution des ressources en eau non conventionnelles (la réutilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture, le dessalement ou la déminéralisation des eaux et les eaux fossiles transfrontalières), et de détailler les conditions et les meilleures pratiques associées, ainsi que les éventuels risques, notamment environnementaux.

C'est dans ce contexte que l’AFD et l'OSS ont décidé de lancer ensemble l’initiative « Stress hydrique et changement climatique en Afrique du Nord » qui intervient dans le cadre de la Facilité d’appui au dialogue de politiques publiques et citoyen financée par l’AFD et pour laquelle une convention de recherche et de partenariat a été signée le 5 novembre avec l’OSS pour une durée de 18 mois.

Objectif :

Informer les décideurs sur la potentielle contribution des ressources en eau non conventionnelles en particulier la réutilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture, le dessalement ou la déminéralisation des eaux et les eaux fossiles transfrontalières, et favoriser le partage des meilleures pratiques entre pays de la région pour faire face au défi d’évolution attendue des ressources en eau à horizon 2050 dans un contexte de changement climatique

Objectifs spécifiques :

• Collecter les informations existantes et disponibles à différents niveaux auprès des parties prenantes de chaque pays et de la région pour synthétiser les informations sur l’évolution attendue des ressources en eau (de surface et souterraine) à horizon 2050
• Sensibiliser les décideurs sur les tensions entre usages et ressources conventionnelles renouvelables 
• Rappeler la nécessité de renforcer les mécanismes de gestion de la demande en s’appuyant sur des exemples de bonnes pratiques 
• Analyser les contributions potentielles que pourraient jouer en fonction des zones géographiques et de leurs spécificités bioclimatiques :

1. Les ressources en eau non conventionnelles notamment la réutilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture, les ressources issues des pratiques de déminéralisation (eaux saumâtres) et les ressources issues du dessalement d’eau de mer 
2. Les ressources en eau transfrontalières – pour les pays concernés - notamment les eaux fossiles partagées

• Partager les bonnes pratiques et les enjeux associés, les éventuels risques (impacts environnementaux du dessalement) et solutions innovantes (dessalement utilisant les énergies renouvelables par exemple)
• Identifier le manque d’informations scientifiques et/ou de données fiables sur lesquels des travaux complémentaires pourraient être menés