Journée Internationale des Forêts

Journée Internationale des Forêts  Sous le thème « Les forêts et la santé »

Dalila

 

Mme Dalila HICHERI
Ingénieur en Génie rural, Eaux et Forêts

Journée Internationale des Forêts

 

En cette Journée internationale des forêts, alors même que les pandémies font encore des ravages, plusieurs acteurs se penchent sur le sort de la santé humaine et sa relation avec les forêts, d’où le thème de cette année "Les forêts et la santé". A cette occasion, l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) prend lui aussi le chemin de la jungle et de la forêt pour rappeler que ces écosystèmes sont l’un des piliers de notre existence et de notre bien-être.

Les forêts apportent tellement à notre santé. D’abord, tout simplement, parce qu’elles nous permettent de respirer en produisant de l’oxygène, d’où le qualificatif de poumons de la Terre. Elles agissent également comme des puits naturels de stockage de carbone, ce qui signifie qu'elles améliorent la qualité de notre air. Elles purifient notre eau, protègent notre sol et nous fournissent de la nourriture et des médicaments vitaux. Elles conservent les écosystèmes et fournissent un large éventail de produits et de services écosystémiques, notamment du bois de chauffe pour la cuisson des aliments. Elles ont aussi des effets positifs sur la santé mentale de l'homme et de nombreuses personnes entretiennent une relation spirituelle profonde avec les forêts. De plus, elles jouent un rôle socio-économique important par le soutien des moyens de subsistance des communautés locales en fournissant des activités génératrices de revenus à quelque 2,5 milliards de personnes dans le monde.

Pourtant, mal gérées, les forêts peuvent présenter également des risques pour notre santé. Parmi les maladies associées aux forêts figurent le paludisme, la trypanosomiase africaine, la maladie de Lyme, le VIH et le virus Ebola. D'autres agents pathogènes moins connus, liés aux forêts, sont constamment identifiés et la plupart des nouvelles maladies infectieuses sont associées à la perte d'habitat due à la modification des zones forestières et à l'expansion des populations au dépend des forêts. 

Mais la santé des forêts peut être particulièrement fragile. Confrontées à la déforestation, à la pollution, aux maladies, aux espèces envahissantes et même aux feux, elles sont de plus en plus dégradées et menacées, comme les plantes et les animaux qu’elles abritent. Un chiffre vertigineux comme tant d’autres : 178 millions d’hectares de forêt ont été perdus depuis 1990, ce qui équivaut à peu près à la superficie de la Libye. L’Afrique, qui abrite la forêt du bassin du Congo, deuxième forêt tropicale primaire du monde, présente le taux annuel net le plus élevé de recul de la forêt en 2010–2020, avec 3,9 millions d’hectares. Aujourd'hui, le réchauffement climatique rend la vie des forêts encore plus difficile et aggrave, par conséquent, leur santé, leur vitalité et leur durabilité.

Il n'y a pas de temps à perdre, il faut agir maintenant pour conserver nos forêts et, par conséquent, notre santé. La gestion intensive des forêts contribue à maintenir la santé humaine, par la réduction du risque des futures pandémies, le maintien de la sécurité alimentaire, l’élimination de la pauvreté, la préservation de la biodiversité mondiale et l'espoir d'un monde meilleur. Aujourd'hui, les défenseurs de l'environnement cherchent des politiques plus inclusives pour l'exploitation des forêts. Ils recherchent l'expertise des communautés locales et des peuples autochtones qui peuvent aider à les protéger, sans oublier le soutien des décideurs politiques, qui peuvent être une source d'inspiration et d’appui dans l'élaboration de politiques et de programmes de conservation du domaine forestier. Mais surtout, il ne tient qu'à nous de sauvegarder ces précieux écosystèmes et, par ailleurs, de préserver notre santé.

« S'il fallait un jour que les forêts disparaissent, l'homme n'aurait plus que son arbre généalogique pour pleurer. » [Albert Einstein]