Appel de Gammarth | Les écosystèmes, principal levier de développement pour le continent africain

Nous, participants à la Conférence Internationale sur « Les écosystèmes, principal levier de développement pour le continent africain », qui s’est tenue à Gammarth, en Tunisie, les 8 et 9 juin 2022 dans le sillage de la célébration de la Journée Mondiale de l’Environnement et à l’occasion du 30ème anniversaire de la création de l’Observatoire du Sahara et du Sahel, 

  • Exprimons notre reconnaissance à l’endroit de S. E. Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa, Ministre de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification du Niger et S. E. Mme Leila Chikhaoui Mahdaoui, Ministre de l’Environnement de la Tunisie pour avoir accepté d’honorer de leur présence cette Conférence, et
  • Remercions l’Agence Française de Développement et, à travers elle, l’ensemble des partenaires pour le soutien qu’ils apportent à l’OSS dans la mise en œuvre de ses actions au profit de ses pays membres.

Par ailleurs,

  • Rappelant les objectifs de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes et avec elle les initiatives de la communauté internationale en faveur d’une action rapide et concrète, les Objectifs de Développement Durable, l’agenda 2063 de l’Union Africaine ainsi que les objectifs des trois Conventions de Rio à savoir : la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique et la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, en particulier en Afrique ;
  • Rappelant la déclaration de Stockholm 2022 qui a réaffirmé la nécessité d’avoir une planète en bonne santé pour atteindre les Objectifs de l’agenda 2030, tout en renforçant l’action climatique et la protection de l’environnement ;
  • Rappelant également que la nouvelle stratégie décennale (2021-2030) de l’Observatoire du Sahara et du Sahel vise à améliorer l’accès à l’information, l’implication et l’engagement des publics cibles et l’appropriation de son action par les pays et organisations membres, sur des questions liées à la gestion des ressources naturelles ;
  • Conscients de la valeur inestimable des services des écosystèmes, indispensables à la vie sur Terre et que les peuples d’Afrique ne peuvent pas exister en dehors de leurs habitats naturels et sans les services multiformes rendus par la nature ; 
  • Convaincus des bénéfices de toutes sortes que les écosystèmes procurent aux populations. En effet, ils nourrissent, hydratent, soignent et protègent ; les services écosystémiques, quantifiables, méritent une meilleure valorisation afin de mieux comprendre leur utilité et d’engager un travail de plaidoyer et de sensibilisation en vue de leur préservation ;
  • Profondément préoccupés par le taux alarmant de la dégradation des terres en Afrique qui touche désormais plus de 65% du continent africain et affecte plus d’un milliard d’hectares de terres arides, menaçant ainsi la survie des populations les plus vulnérables ;
  • Soucieux de la diminution rapide et continue de la superficie des terres agricoles et, de manière plus large, de la détérioration de plus en plus rapide des écosystèmes et de leurs services en raison du changement climatique ; et
  • Soulignant que l’Afrique est l’un des continents les plus affectés par les effets de la crise du climat qui exacerbe les défis liés à l’insécurité alimentaire, au stress hydrique, à la pauvreté et aux conflits sur l’accès aux ressources naturelles, accélérant les phénomènes migratoires ;


Nous lançons un appel solennel à tous les acteurs concernés ainsi qu’à leurs partenaires en vue de la préservation et de la restauration des écosystèmes en Afrique et appelons à instaurer une coalition globale pour en assurer une prospérité pérenne et équitablement partagée, et ce à travers les recommandations émises lors de la Conférence et annexées au présent appel.

Fait à Tunis, le 9 juin 2022
La Conférence

Nous, participants à la conférence, portons à l’attention de tous les acteurs concernés, les résultats et   recommandations de nos travaux et appelons à :

  • Renforcer l’interface science-politique-praticien, en tenant compte des préoccupations des populations dans la prise de décision ;
  • Développer un narratif propre à l’Afrique, basé sur la science, sur toutes les problématiques relatives au développement durable, y compris dans le cadre de programmes de recherche sur la migration et le changement climatique ; 
  • Intégrer la planification participative, l’inclusion et l’équité au cœur de la conception des stratégies et des programmes de valorisation des écosystèmes ; 
  • Inciter tous les acteurs et les partenaires techniques et financiers à adhérer à un cadre de responsabilisation par la gestion axée sur les objectifs de la Grande Muraille Verte et les résultats attendus de sa mise en œuvre, et la duplication de son approche dans d’autres pays de l’Afrique ; 
  • Veiller à ce que les Etats, dans le cadre de la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte, tiennent compte des priorités stratégiques liées à l’inversion des processus de dégradation à savoir éviter, réduire et restaurer ;
  • Assurer la maîtrise et l’utilisation rationnelle de l’énergie et de l’eau, essentielles à la conservation et la restauration des écosystèmes ;
  • Financer, co-développer et co-construire la résilience et l’adaptation au changement climatique avec les populations concernées dans le cadre de la décentralisation effective de l’action climatique ;
  • Disséminer davantage les solutions de gestion durable des écosystèmes telles que l’agroécologie, l’adaptation des systèmes ruraux face au changement climatique, la gestion et la sécurisation des ressources forestières et pastorales ;
  • Promouvoir les initiatives régionales et transfrontalières africaines de gestion concertée des ressources naturelles dont les écosystèmes ;
  • Renforcer les capacités institutionnelles nationales dans le domaine de l’évaluation des écosystèmes, des services écosystémiques et de la comptabilité du capital naturel ;
  • Créer des coalitions d’acteurs au niveau local pour une mise en œuvre de solutions efficaces et durables dans le cadre de la promotion d’une gouvernance multi-niveaux et multi-acteurs ;
  • Assurer le maximum d’impact aux actions de gestion durable des écosystèmes par la mise en cohérence par les Etats de toutes les interventions des partenaires techniques et financiers ainsi que de la société civile ; 

et enfin,

  • Vulgariser les connaissances scientifiques et les savoir-faire existants y compris traditionnels et les mettre à la disposition des décideurs et acteurs de terrain pour aider à la prise de décision

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