Journée internationale de la diversité biologique - 22 mai - « Harmonie avec la nature et développement durable »
Mme Malak Chalbi
Spécialiste en gestion des écosystèmes et de la faune sauvage,
Observatoire du Sahara et du Sahel
Cette année, pour célébrer la journée internationale de la biodiversité, les initiatives de l’Homme visant à la préserver et à compenser l’impact anthropique sont mises à l’honneur : Le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal (CMBKM) et les Objectifs de développement durable (ODD).
Points communs ? des objectifs et des cibles à atteindre d’ici 2030, mais pas que… Préservation de la biodiversité et développement durable vont de pair.
L’Homme pense parfois pouvoir se passer de la biodiversité qui l’entoure et oublie qu’elle est un pilier du développement. Les 4 objectifs et 23 cibles d’action du cadre mondial pour la biodiversité sont alignés sur l’Agenda 2030 pour le développement durable et ses 17 ODD. Avancer sur l’un, c’est faire progresser l’autre. Et comme on dit : l’union fait la force.
Pour illustrer cette dynamique, prenons un exemple concret :
L’Objectif A du CMBKM, « Protéger et restaurer », vise à maintenir, améliorer ou restaurer les écosystèmes, à réduire le taux d'extinction, et à assurer une abondance d’espèces sauvages indigènes à des niveaux sains et résilients.
Cet objectif présente plusieurs corrélations avec les ODD suivants :
- ODD 6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et gérer durablement les ressources en eau.
- ODD 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.
- ODD 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.
- ODD 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser la dégradation des terres et stopper la perte de biodiversité.
Il en va de même pour les autres objectifs. Vous pouvez consulter l’outil interactif de la campagne de la journée internationale de la biodiversité 2025 pour explorer plus en détail ces liens.
Reste maintenant à atteindre ces objectifs…
Petite pause : à cinq ans de l’échéance, quel est l’état de la biodiversité, notamment en Afrique ? Voici quelques chiffres clés.
Dans le monde, 1 million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction (Nations Unies).
En Afrique, on observe une diminution de 76 % des populations de faune suivies sur le continent, incluant les mammifères, les oiseaux, les amphibiens, les reptiles et les poissons (Rapport Planète Vivante 2024 – WWF).
Une étude publiée dans l’ouvrage « L’Économie africaine 2024 » confirme l’érosion de la biodiversité sur le continent, avec un recul de 5,6 % de la capabilité écosystémique. Cette baisse, qui touche l’ensemble de l’Afrique, est particulièrement marquée à Madagascar, en Afrique australe et dans le bassin du Congo.
Principalement en raison de la perte d'habitat, de la surexploitation, de la pollution et des effets du changement climatique, les tendances négatives actuelles ne vont pas dans le sens de la réalisation des objectifs mondiaux. Ne laissons pas ces engagements finir comme de simples mots sur du papier ou des promesses oubliées dans un tiroir. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Message principal : Un appel est lancé aux gouvernements et à toutes les Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) pour une préparation rapide des Stratégies et Plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB), qui contribuent au Cadre mondial pour la biodiversité et s’alignent sur les stratégies nationales de développement durable.
Intégrer la biodiversité dans tous les aspects du développement est indispensable. Investir pour la nature contribuera au rayonnement des sociétés.
C’est là où l’Observatoire du Sahara et du Sahel intervient…
Engagé dans l’accompagnement des pays pour atteindre les objectifs du CMBKM, l’OSS a renforcé son partenariat avec la CDB et a été sélectionné en tant que centre régional de coopération technique et scientifique. De plus, l’OSS est membre du NBSAP Accelerator Partnership, qui appuie l’actualisation et l’opérationnalisation des SPANB des pays africains. L’Organisation s’investit notamment dans la comptabilité écosystémique, favorisant son intégration dans les stratégies nationales, en particulier en matière de tourisme durable.
