Vers la phase 2 du projet NB-ITTAS : l’OSS mobilise les pays sahéliens pour une gestion durable des eaux souterraines

Tunis, 17–19 septembre 2025

L’Observatoire du Sahara et du Sahel organise à Tunis un atelier d’écriture consacré à la préparation de la deuxième phase du projet NB-ITTAS. Cet événement stratégique réunit les représentants des pays sahéliens partenaires (Bénin, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Nigeria) afin de consolider une note conceptuelle ambitieuse pour la suite du projet, avec pour objectif central la gestion durable et concertée des ressources en eaux souterraines, en faveur des populations rurales et des écosystèmes qui en dépendent.

Depuis son lancement en 2019, le projet NB-ITTAS (Améliorer la GIRE, la gestion et la gouvernance fondées sur la connaissance du bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden-Taoudéni / Tanezrouft) a franchi des étapes significatives grâce à l’engagement exemplaire des agences de mise en œuvre du Fonds pour l’Environnement Mondial (PNUD, PNUE) et des agences d’exécution (UNESCO, Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel en Côte d'Ivoire « ONUDI ») – et à la coordination assurée conjointement par l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) et l’OSS. Ensemble, ces partenaires ont jeté les bases d’un cadre solide pour la gouvernance des ressources hydriques partagées dans la région sahélienne.

L’atelier de Tunis constitue une étape charnière dans le processus. Il offre une opportunité unique aux parties prenantes de réfléchir collectivement à la structuration de la deuxième phase, en capitalisant sur les acquis de la première, tout en intégrant les leçons tirées des expériences passées et les nouvelles priorités. L’ambition est de définir une vision claire, des actions concrètes et une feuille de route cohérente, alignées sur les Objectifs de Développement Durable, en particulier l’ODD 6 portant sur l’accès à l’eau propre et à l’assainissement.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le représentant du Secrétaire exécutif de l’OSS, M. Nabil Hamada, a salué l’engagement actif des pays partenaires, soulignant que cet atelier n’est pas simplement un exercice technique, mais un moment fondateur dans la construction d’une gouvernance responsable, solidaire et inclusive des ressources en eaux souterraines. Il a réaffirmé que la gestion intégrée de ces ressources représente désormais une priorité absolue pour garantir la résilience des populations sahéliennes face aux effets du changement climatique.

Les travaux de l’atelier se déroulent dans une dynamique participative, sous la coordination du Département Eau de l’OSS. Chaque pays y présente l’état d’avancement de ses actions et participe à des sessions de travail collaboratives portant sur plusieurs thématiques clés : l’eau, l’énergie, la sécurité alimentaire, le changement climatique, la dimension genre et le financement durable. Ces échanges permettent également d’identifier les obstacles potentiels à la mise en œuvre future du projet et de proposer des modalités concrètes pour l’installation de l’unité de coordination du Mécanisme de concertation, prévue au siège de l’OSS.

Les défis que la région sahélienne doit relever sont bien identifiés : raréfaction des ressources en eau, pression démographique croissante, instabilité climatique et insécurité alimentaire. Pourtant, ces contraintes peuvent se transformer en leviers d’action, à condition de renforcer la coopération régionale, de stimuler l’innovation et de mobiliser efficacement les ressources financières et techniques disponibles.

Cet atelier s’inscrit aussi dans un contexte international où la gestion intégrée et partagée de l’eau devient une priorité globale. À ce titre, les réflexions en cours à Tunis contribueront à positionner le projet NB-ITTAS comme une initiative phare en matière de coopération transfrontalière et de résilience climatique. En mobilisant les expertises, en valorisant les expériences nationales et en misant sur une approche collective, cette rencontre marque une avancée déterminante vers la concrétisation d’une vision régionale unifiée, fondée sur la solidarité, l’innovation et l’efficacité dans la gestion des ressources en eau dans l’espace sahélien.